Les appartements d'Endamone de Philimartre.

Endamone dévalait les couloirs, précédée par une servante. Cette dernière ne prononça aucun mot durant tout le trajet, analysant la nouvelle venue. *Alors c'était elle la promise du prince Olrik.* Ce n'est qu'en arrivant face aux appartements de la jeune femme que la servante se décida à émettre un son.

"Damoiselle de Philimartre vos appartements..."

Elle se retira alors, laissant la belle entrer dans la vaste pièce, lui permettant de profiter au mieux de ce nouvel environnement. Ses affaires étaient déposées, et déjà bien rangées. Tout avait été fait rapidement. La jeune femme s'installa sur le lit en s'asseyant, elle se trouvait légèrement fatiguée par le voyage qui avait été effectué mais elle savait qu'elle devrait puiser dans ses ressources car la journée était bien loin d'être terminée.

La belle ne prit pas le temps de regarder autour d'elle, de voir avec quel goût avait été agencé les différents meubles, de regarder les couleurs des différentes draperies et la finesse des motifs des tapisseries, et de voir que tout était si bien coordonné. Tout ici inspirait le luxe et le confort. Tout avait été prévu pour son arrivée, et elle ne pouvait être mieux accueillie.

C'est le regard dans le vide que la jeune femme attendait la suite des évènements. Sa vie n'était véritablement qu'une longue attente... mais elle ne savait pas vraiment de quoi... elle n'attendait plus rien de la vie... l'attente de la mort, peut être la seule délivrance possible. Elle vivait sa propre vie comme un rêve éveillé sans vouloir et avoir conscience que tout ceci était bien réel. Une âme errante : c'est ce qu'elle était devenue.

Ce mariage, elle n'en voyait pas l'interêt et elle ne voyait pas en quoi cela avait quelque chose de réjouissant... mais pour elle on ne peut lutter contre sa destinée et ce devait être écrit quelque part.

Elle acceptait le regard froid.

Les yeux clos coupaient un instant le monde extérieur du monde interieur de la jeune femme. Elle se prit cinq minutes pour elle, pour analyser ce qui se passait autour, ce qui était entrain de lui arriver. Elle ne jugeait pas... elle ne jugeait jamais... que ce soit de façon positive ou de façon négative. Mais là à cet instant elle essayait d'écouter ce que lui dictait son coeur... ce fragment d'être si profondément enfoui au profit de la raison. Nous disons bien essayé, car elle ne voulait pas se laisser aller à ces sentiments qui devaient selon elle la rendre faible : en passant de la joie à la peur, de l'amour à la haine. La belle ne pouvait pas dire sans mentir d'avoir été possédé un jour par l'un d'eux.

C'est une voix des plus angéliques qui fit ouvrir les paupières closes d'Endamone. Elle du se ressaisir pour chercher à qui pouvait appartenir ce son mélodieux..; elle l'avait déjà entendu.. et c'était quand la reine venait d'entrer. Etait-ce la reine qui lui faisait l'honneur de sa présence ou bien s'était-elle trompée.

Elle ne pouvait être certaine et le seul moyen de le savoir et bien sûr d'ouvrir la porte et d'inviter la personne à entrer. Elle se pressa pour se redonner un peu d'allure avant de poser sa main sur la poignée et en ouvrant la porte elle se rendit compte qu'elle avait eu raison.

"Votre majesté..." fit la belle en s'inclinant.

"Bien certainement."répondit-elle de la manière la plus polie qui soit tout en ouvrant plus largement la porte pour laisser entrer la première Dame de Naraya.

Face à de telles paroles, il était difficile de répondre de suite, le temps de bien assimiler ce que la reine venait de dire... Ses phrases semblaient venir d'un autre temps, d'un autre monde, loin de celui d'Endamone. Ne voir que la femme ? Demande bien étrange surtout face à une personne qui n'a toujours été tenue qu'à tenir un rang et rien d'autres et à respecter les titres de chacun sans devoir regarder plus loin.

Ce n'est qu'après quelques secondes où la belle avait su malgré la surprise rester digne qu'elle prit la parole.

"Dame Gwenaël de Naraya... comment oublier votre rang quand j'ai face à moi les qualités d'une reine toutes en vous incarnées, je ne vais pas toutes vous les citer mais il y a bien sûr la beauté, la grâce, la douceur, la sagesse... Mais si vous me le conjurez, je puis oublier votre titre puisqu'en le faisant je ne pourrai oublier le respect que je dois vous porter puisque cela votre personne l'impose d'elle même."

La reine avait semblé sincère avec la jeune femme, Endamone l'avait été de même, il n'y avait pas d'autres moyens de répondre le pensait-elle. Espérant avoir bien tenu sa place. Cependant elle se rendit compte qu'elle manquait à ses devoirs.

"Je vous en prie asseyez vous."

La Reine n'eut pas le temps de prendre place car le page que le Roi avait envoyé arriva. La porte était encore ouverte mais le page cogna sur le cadre.

-Pardonnez moi votre Altesse, Dame De Philimartre...Je suis envoyé par le Roi pour quérir Dame Endamone qui est attendue dans la salle du trône. Le Prince Olrik est prêt à vous recevoir MaDame...

Le page s'inclina et attendit la réponse de la Dame.

La réponse de la jeune femme parut étrange, bizzare, étonnante... Non pas vraiment sur le contenu mais plutot sur la façon, la forme qu'elle avait prise. Cela sonnait très formaté, très ordonné, très, trop...

C'était comme si on avait privé Endamone de toute vie, comme si elle avait grandit dans un carcan, une prison. La noblesse n'était pourtant pas aussi difficile à porter, il y avait également de nombreux avantages, même si bien souvent il fallait vivre dans les apparences et la fausseté.

Alors la Reine ne tenu pas rigueur de cette réponse, ce ne serait qu'une question de temps avant que celle ci s'épanouisse, enfin elle l'esperait. N'était elle pas là non plus pour veiller au bien de ses sujets, de sa famille, et Edamone allait faire partie de cette famille...

Peut être ainsi le Roi verrait que tout ne tournait pas autours de son nombril comme elle avait cru le comprendre lorsqu'il avait invoqué la poussière du lit quelques temps plus tôt...
Mais au delà de cela elle eut reellement envie d'en savoir plus sur cette magnifique fleur qui semblait se mourrir secondes après secondes.

Elle l'invita à s'asseoir et la reine la gratifia d'un regard, elle parut alors amusée en repensant à ce qu'elle venait de dire.

"Vous me pretez des qualités que je ne suis pas sûre de posseder... Loin de là..."

Un page arriva alors interrompant la discution, Gwenaël comprit qu'elle devrait prendre conger.

"Je vais donc vous laissez, en esperant vous revoir très prochainement, sachez que vous pouvez compter sur moi au moindre soucis."

Elle posa alors une main sur les siennes et suite à un signe de tête prit la direction de sa chambre.
(->> apparetement royaux.)

Endamone salua la reine, sans mot, encore décontenancée par ce qui venait de se dire et de se passer même si elle faisait tout pour ne rien laisser parraître.

Troublée ? Oui elle l'était, comment ne pas l'être, personne ne l'ayant considérée un jour comme Dame Gwenaël venait de le faire. Essayant de la connaître elle et non le rang. Mais la jeune femme était de nature méfiante... bien trop sans doute... et son jugement était souvent altéré par cette barrière qu'elle avait forgé. Et c'est donc tout naturellement qu'elle se demandait ce que cela pouvait bien cacher.

Après ces quelques courtes pensées, la belle se reprit en main, on l'attendait, et elle se devait de s'y rendre assez rapidement, pour les présentations avec son promis. Depuis l'annonce du mariage elle aurait du avoir tout le temps de s'y préparer mais le problème était que justement elle faisait tout pour ne pas y penser même si tout autour d'elle dont sa mère en particulier ne faisait que le lui rappeler.

C'est pourquoi elle prit une profonde inspiration, reprenant une attitude fière, elle se tourna vers le page.

"Bien, je vous suis."

Et c'est ainsi que Demoiselle de Philimartre se rendit à nouveau vers la salle du trône.

(les appartements => salle du trône)

Le garde du prince Olrik frappa à la porte de la chambre de Dame Endamone, une servante lui ouvris, puis s'effaça bientôt pour laisser place à sa maîtrèsse... Le soldat s'inclina et déclara:

" Mes respects Madame!! Je me présente à vous pour vous faire part de l'invitation à déjeuner du prince Olrik! Lorque vous serez disposée à bien vouloir me suivre, je vous escorterais jusqu'aux appartements de mon maître!!... Ainsi, chère madame, je suis à votre entière disposition!...."

Constatant la froideur de la réaction de la dame, le garde crut bon de mettre un genoux à terre, et attendit la réponse d'Endamone.

L'heure du déjeuner s'approchait rapidement, c'est le bruit de coups sur l'huis, qui allait sans doute annonçer la venue d'une personne envoyée par le prince Olrik pour qu'Endamone se rejoigne à lui. La belle s'adressa à une servante présente dans les appartements.

"Qu'attendez-vous ouvrez !"

Cet ordre était direct et dit d'une manière des plus froides. La servante ne se fit donc pas prier pour l'exécuter le plus rapidement possible. Se demandant pourquoi le second né de la famille royale n'avait pas choisit de prendre pour épouse une femme ayant des vertues louables et appréciées comme : la générosité, la gentillesse mais surtout la douceur. Car la jeune femme n'était pas profondément méchante mais son apparence le laissait pour autant présager.
La porte s'ouvrit, dévoilant un garde portant le message auquel elle s'attendait.

"Bien, relevez vous..."

Et cette fois-ci encore ses paroles n'échappaient pas à cette indiscutable règle : de la bouche de la jeune femme les paroles étaient naturellement dites sur un ton sec.

"Nous pouvons y aller."

(les appartements d'Endamone de Philimartre => les appartements du prince Olrik)

Un des serviteurs d'Olrik s'approcha de la porte des appartements d'Endamone et frappa légèrement... Celui ci attendit patiemment que la porte s'ouvrit, afin de pouvoir délivrer le message de son maître à l'attention de sa fiancée.

Encore sous le choc de la mare de graisse de sanglier la belle se décida à se relever, essayant de reprendre un peu de contenance. Elle se releva un peu trop rapidement, d'ailleurs, et la tête commença à lui tourner. Tout sembla un instant vaciller autour d'elle, et ce sentiment accompagné par celui d'avoir trop mangé ne mettait pas Endamone dans le meilleur des états. Cependant, elle tenait au moins debout, et ce n'était pas chose à négliger.

Légèrement bancale et vacillante elle se dirigea vers la porte pour aller ouvrir à la personne qui avait toqué à la dite porte (vous l'aurez deviné).
La dite porte en question dont vous devez comprendre l'utilité et l'existence s'ouvrit sur l'un des serviteurs du futur époux de la jeune femme.
Cela l'arrangeait plutôt, d'ailleurs, qu'il ne s'agisse là que d'un serviteur car ayant encore en esprit mains souvenirs de marres de graisses et autres joyeuseté, elle ne devait pas montrer le meilleur de son aspect physique, pourtant avantageux.

Elle essaya malgré tout de reprendre une certaine contenance, non pas qu'elle souhaitait se montrer sous un jour quel qu'il soit au serviteur en question, mais elle imaginait qu'elle n'imposait sans doute pas grand respect si ce qui semblait vouloir quitter ses lèvres n'avait absolument rien à voir avec des mots.

"Que venez vous faire ici ?"

Elle avez parlé d'un ton froid et détaché qui lui était caractéristique, marquant son dédain habituel et son manque d'intérêt total à tout ce qui se déroulait dans cette vie à laquelle elle avait l'impression de ne participer qu'avec la plus grande des passivités.
Elle ne doutait pas que le serviteur était là pour délivrer un message quelconque à Endamone de la part de son époux, et cette idée ne la rendait ni enthousiaste, ni ne l'attristait, bien qu'elle aurait sans doute préféré se reposer un moment, histoire de ne pas avoir l'impression de se déplacer avec en son ventre le contenu d'un grand banquet pour une trentaine de personnes (qu'une pomme rouge vermeille n'avait réussi à alléger).

Le serviteur s'inclina respecteusement et déclara:

"Vraiment navré de vous déranger, Madame, je suis là car mon maître, le prince Olrik, souhaitait que vous sachiez que celui-ci risque d'être un peu retardé, pour ce qu'il s'agit de la promenade dans les jardins... Le Prince ne manquera pas de se présenter lui même, en vos appartements, dans moins d'une heure!
Et que madame m'excuse, mais...heu!... Etes vous souffrante?, desirez vous que je fasse quérir un medecin?!..."

Son futur aurait du retard... enfin du retard elle ne savait pas vraiment par rapport à quoi puisqu’elle n’avait aucune idée du temps qu’il y aurait entre ce fameux déjeuner et le moment où il la chercherait pour une promenade dans les jardins. Au moins, maintenant elle pouvait avoir une idée plus précise de quand il arriverait.

Elle commençait à remercier le serviteur d’avoir bien acheminé le message à sa destination en inclinant légèrement la tête :

“Je comprends... j’atten...”

Mais le serviteur avait continué.

De mauvaises langues diront que ce n’était pas tant le repas que l’anxieté d’être dans cette situation, de partir de chez elle pour un mariage arrangé qui la mettait un peu dans un état patraque. Mais alors qu’elle ésperait ne dévoilait comme à son habitude qu’un mur de pierre, le serviteur remarqua qu’elle n’était pas au mieux de sa forme. Et lorsque ce dernier proposa de chercher un médecin, la belle se redressa, le regard fixant le serviteur avec une once de reproche. Mais entendons nous bien, c’était plus à elle qu’elle en voulait d’être apparu aux yeux de l’homme dans un état de faiblesse... de faiblesse car la démasquant légèrement... qu’au serviteur en lui même.

“Un médecin ? non non, je vais bien.”

Cela se remarquait-il tellement que ça ? Pourtant Endamone était juste un peu balonnée et son narrateur en faisait des tas sur cet état de fait, n’ayant pas grand chose d’autre à raconter. C’est vrai que ce dit narrateur aurait mieux fait de conter maintes et maintes histoires sur les tapisseries représentant différentes scènes de la vie quotidienne au mur, de parler avec passion des meubles et de leur boiserie ainsi que de leurs fines sculptures... Mais voyez vous le narrateur est comme ça, cela lui importe peu et donc il brode il brode tendant vers l’exagération dans ses propos pour une situation au départ des plus benigne et sans grand interêt. Car après tout tout le monde se désinteresse bien du petit mal de ventre passager d’Endamone.

La belle prenait peu à peu ses repères au château, enfin elle n'avait pas beaucoup à réfléchir sur ce qu'elle devait ou non faire, les journées s'organisant autour d'elle sans qu'elle ait besoin de planifier quoi que ce soit. C'était peut être mieux ainsi, Endamone vivant au dépend des décisions des autres, n'en ayant jamais prit pour elle même. Sa présence ici même avait bien été indépendante de sa volonté, ce mariage arrangé elle ne l'avait pas non plus décidé. Ses parents avaient bien prit soin de tout organiser à sa place. Tient en parlant des parents d'Endamone... elle ne les avait plus croiser depuis la veille, le doux verbiage incessant semblable à celui d'une vieille corneille de sa chère mère n'avait pas mit fin au doux silence qui régnait dans cette pièce. C'était donc tout naturellement que la jeune femme se demandait quand ses proches allaient débarquer prenant possession des appartements d'Endamone, mais sans façon de son temps pour ne pas dire de sa vie également.

En entendant les coups à la porte, la jeune femme au visage de glace se mit forcément dans l'idée que c'était bien cette piplette de mère qui allait faire irruption. Elle se dirigea donc vers la porte pour aller ouvrir. Mais c'est avec une surprise, pour autant très difficilement perçevable vu les traits du visage sans expression de la toujours Demoiselle de Philimartre, qu'elle découvrit que ce n'était pas sa famille de rapace qui venait la voir mais une toute autre personne, n'ayant pour le moment qu'aperçut la jeune femme.

Elle ne pouvait dire de qui il s'agissait, mais par la façon dont la jeune femme se tenait, par la manière dont elle était habillée, la belle savait qu'elle devait lui montrer du respect.

Après s'être inclinée elle lança d'une manière telle qu'il était difficile de savoir si elle prenait conscience des mots qu'elle disait ou non :

"Puis-je vous être utile ?"

Le froid venait d'envahir latmosphére, un froid piquant qui fit frissonner Alice. Etait ce du aux traits durs de son interlocutrice. Belle à en mourir elle l'était en effet, mais si Alice avait dû trouver une expression pour la décrire, c'eut été reine des neiges. Un contraste frappant avec Olrik toujours jovial et bon vivant. Eh bien peu importe, Alice essayerait de lui communiquer un peu de chaleur.
Elle fit une gracieuse révérence accompagnée de son plus beau sourire.
- Dame Endamone, je suis Alice de Naraya, une des soeurs d'Olrik et je teins à vous souhaiter la bienvenue chez vous dans votre famille.

Elle lui tendit la tarte commepour sceller ses paroles et désigna David
- Et voici Messire David Cartier, un homme de confiance qui veille à notre sécurité

La jeune femme toujours froidement les invit à entrer, ce qu'ils firent aussitôt. Alice fit l'examen de la piéce du regard
- Ces appartements vous ont été attribués mais sachez que vous pouvez le redécorer à votre goût
Elle sourit
- Il est primordial de se sentir bien chez soit

Sans vraiment s'être rendue compte de ce qui s'était passé, la belle venait de se retrouver avec une tarte dans les mains après les avoir invité à entrer.

"Merci..."fit-elle dans un murmure.

Elle inclina légèrement la tête face à cet homme de confiance, puis elle déposa la tarte sur une table présente dans la pièce, enfin elle se retourna pour faire face à ses deux interlocuteurs.

La princesse lui fit agréablement remarqué que si elle le souhaitait elle n'avait pas à garder la décoration de ses appartements, que comme elle était chez elle, elle pouvait tout aménager à sa guise. Mais encore fallait-il qu'elle ait des goûts... car aussi surprenant que cela puisse parraître, Endamone devait faire partie des rares personnes à n'avoir aucun attrait pour quoi que ce soit, bien sûr qu'elle était toujours vêtue de la meilleure manière qui soit, en toute circonstance aujourd'hui ne faisant pas exception, mais elle ne voyait pas l'intérêt de changer quoi que ce soit à la pièce. En fait que les murs n'eut été que la pierre brute et qu'il n'y eut aucun meuble autour d'elle ne l'aurait pas plus dérangé que cela... elle était bien plus qu'indifférente à tout cela.

"Je n'aurai je pense aucun mal à me sentir bien en ces lieux... ces appartements ont été décorés et ajustés avec goût, j'aurai du mal à changer quoi que ce soit ici en sachant bien que je ne saurai faire mieux."

Ces paroles prononcées d'une manière monocorde n'avaient finalement que peu de valeurs, des paroles sans fond, qui étaient dites pour la forme, par politesse... parce qu'il fallait bien répondre à la question. C'était comme si c'était une leçon qu'elle récitait sans y mettre aucun coeur.

David inclina la tête en signe de salutation, n'ayant toujours pas bien saisi le lien qu'il y avait entre cette nouvelle jeune femme et Alice. Quoi qu'il en soit, il entra discrètement et il se mis dos à un mur pour regarder la situation.

La première chose qui frappa David était certe la froideur que cette jeune femme dégageait qui entrait directement en contraste avec la chaleur d'Alice. Mais, cette froideur, était-elle un masque qu'elle se donnait pour ne pas être dérangée ou bien c'était son état naturel. David ne pouvait le savoir du premier coup d'oeil. Quoi qu'il en soit, il resta debout, droit et immobile à regarder ce qui se passait dans la pièce. Les femmes parlaient de décor, un sujet qui était relativement facile à aborder.

David ne savait pas s'il avait le droit de parler et puis d'ailleurs, que pouvait-il dire dans une pareil circonstance... pour le moment.

Chacun se plaisait à dire que la perfection n'était pas de ce monde. Mais la jeune femme qui se tenait devant elle n'en était elle pas le modéle ? Les mots qu'il fallait, la tenue qu'il fallait et évidemment au moment où il le fallait. Mais où était l'humanité dans tout cela ? Alice analysait tout le temps et toutes les situations et elle en arriva à la conclusion que la jeune femme nouvellement arrivée cachait une grande timidité sous cette carapace de perfection. D'ailleurs, comment aurait il pu en être autrement ? Elle se retrouvait là sans repéres au mileu de gens qu'elle ne connaissait pas et seule de surcroît.
Et Alice savait qu'un jour il lui arriverait exactement la même chose.

- L'essentiel dame Endamone c'est que vous vous sentiez chez vous et pas seulement dans ces appartements mais dans ce pays. Naraya est un don du ciel, si vous l'aimez, elle vous le rendra en retour. La terre est l'une des seules choses pour laquelle il vaille la peine de se battre en ce monde. Elle nous apporte la prospérité et le bien être. J'espére sincérement que vous saurez décellé tous ses trésors et que vous aurez envie de la chérir.

Elle prit sa main dans la sienne.Il y avait de grande chance pour que son interlocutrice n'apprécie pas ce geste et elle le savait. Mais Alice était spontanée et elle n'avait pas pour objectif de tenter d'effleurer la perfection. Elle était elle voilà tout, avec tous ses défauts. Et de cette maniére elle voulait en quelque sorte réchauffer un peu cet être de glace, si beau qu'il était dommage de ne pas y voir le moindre sourire. Alice elle souriait sans savoir où ça la menait mais ça lui était égal, c'est ainsi qu'elle était bien.
- Je parle beaucoup et je ne vous laisse pas vous exprimer. Me ferez vous le privilége de me parler un peu de vous? Si cela ne vous incommode pas, bien entendu.

L’histoire semblait se repêter mais avec d’autres protagonistes la veille ce fut la reine et aujourd’hui Alice de Naraya. Cherchaient-elles toutes deux à sympathiser ou bien plus probable selon Endamone était-ce une manière pour elles de savoir à qui elles avaient à faire ?
Seraient-ils tous semblables au château ? Etait-ce une coutume d’accueillir ainsi les nouveaux venus dans une présentation officieuse improvisée et donc logiquement non officielle. Etait-ce pour la tester, la mettre dans une situation non prévue que les dames de Naraya venaient ainsi la voir, lui parler de tout et de rien... que lui voulait-elle, qu’elle se sente bien ici ou bien tout ceci cachait-il autre chose ?
Quant à se sentir chez elle, ce n’était pas chose difficile, elle se sentait déjà tout aussi à son aise ici que dans le château des de Philimartre. Le monde autour d’elle était à ses yeux une scène de théâtre elle devait juste interprêter ce rôle qu’on lui avait forgé dans un autre décor avec d’autres acteurs, ce qu’elle pouvait faire avec une certaine facilité puisqu’à défaut d’être l’actrice de son personnage elle était devenue ce personnage laissant oublier l’être qu’elle aurait pu être pour ne pas dire qu’elle aurait du être. Et peu importe que ce monde soit sincère ou non, tout ces élèments le composant imbriqués minutieusement ne laissaient alors que peu de place à la spontanéité... du moins c’est ce qu’elle avait toujours cru. Cela apparaissait comme une évidence à ses yeux, l’une de celle qui guidait ses pas d’errante.

Face à elle ce personnage, à l'opposé d'elle, chaleureuse, et toujours ce sourire... toujours s'affichant sans pudeur sur ses lèvres. Les gestes de la jeune femme étant en accord avec ce qu'elle dégageait, cette dernière lui ayant d'ailleurs prit la main... dans un élan spontané. Peut être l'un des privilèges que la princesse s'était octroyé, mais qu'elle n'oserait jamais même en pensée.

Se dégageant subtilement de l'emprise de la main de la soeur de son futur, elle engagea d'un geste la jeune femme ainsi que "l'homme de confiance" à s'assoire autour de la table où la tarte avait été déposée.

"Oh vous savez cela ne m'incommode nullement de vous en parler mais j'ai bien peur que vous trouviez cela bien vite ennuyeux."

Après tout cette vie que nombreuses femmes habitant Naraya rêverait d'avoir elle l'ennuyait à mourir, elle la trouvait tellement ininteressante qu'elle la vivait par procuration, alors pourquoi une princesse y trouverait-elle une bribe pouvant attirer son attention dans tout ce qu'elle allait conter.

"La Providence m'a offert ce présent sans valeur que de naître dans ma famille, celle dont je porte encore pour deux jours le nom. Je n'ai jamais manqué de rien et ai vécu à l'abris de bien des tourments. J'ai grandit sur le domaine que mon père reçut grâce à la bonté que votre père eut toujours à notre égard. Ma vie en ces lieux fut très calme.... et je ne peux m'en plaindre, mais par cette tranquillité dont l'existence m'a fait grâce, je crains qu'il n'y ait matière à tenir une conversation sur une Endamone de Philimartre..."

Alice sourit intérieurement. La jeune femme avait retiré sa main. C'est exactement ce qu'Alice voulait :provoquer une réaction chez Endamone. Oh bien sur elle avait fait cela de maniére trés subtile mais le geste était là. Cela prouvait au moins une chose : la jeune femme ressentait des émotions et c'était trés rassurant même si elles étaient négatives. Il y avait une âme sous cette apparence glacée. Et une âme bien en peine semblait il avec des idées noires. C'était d'autant plus étrange qu'elle semblait avoir eu une éducation privilégiée et des parents aimants. Alors d'où venait ce mal de vivre qu'elle ne tentait même pas de cacher ? On aurait dit qu'il était encré au plus profond de son être. A bien y réfléchir c'était plutôt angoissant. Et le pire de tout c'est qu'elle semblait s'y complaire.

- Il me semble qu'Endamone de Philimartre ne se sous estime. Chaque être à sa propre histoire et chaque histoire mérite que l'on s'y attarde. C'est ce qui fait lemonde ilme semble. Et je vous tiens le paris que si je le voulais je pourrais écrire sur vous et que mes écrits inétresseraient bien du monde

Elle sourit

- Mais rassurez vous je n'en ai pas la moindre intention. Votre histoire vous appartient. Je voulais simplement faire un peu votre connaissance car d'une certaine façon nous allons vivre ensemble maintenant. N'y voyez aucune démarche officielle.Autant pour moi que pour vous. Vous avez des loisirs, des passions ?

Alice était consciente de la difficulté de sa question mais elle voulait faire parler Endamone pour pouvoir la comprendre et tenter de scerner l'origine de son abandon de la vie. C'était probablement un combas perdu d'avance mais c'était plus fort qu'elle il falait qu'elle essaye. Pour ne pas regretter

Lusignan frappa à la porte de la chambre d'Endamone et déclara:

"Madame! Je suis le premier conseiller du prince Olrik, je souhaiterais vous parler si cela est possible!.."