La ferme des Beaudelle

Claire se réveilla de bonne humeur une fois de plus ce matin là. Elle s'habilla rapidement et prit un petit pain que sa mère avait fait et le déposa dans son sac.

- Je dois me rendre chez les Deauclair, une de leur vache doit mettre bas aujourd'hui, je leur ai promis mon aide, je vais voir ou ils en sont.

Monsieur et Madame Beaudelle se regardèrent, amusés par l'empressement de leur chère fille unique.

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Plus tard en avant-midi, Claire revint à la ferme. La vache des Deauclair avait mit bas pendant la nuit et le veau se portait à merveille. La jeune femme avait aidé à en prendre soin pendant l'avant-midi. Elle avait maintenant du travail sur la ferme. Elle prit un déjeuner léger et enfila son sac de graine pour aller nourir les poules et les canards avant de sortir gaiement de la maison.

Le chemin qu'il avait emprunté, le mena non loin d'une ferme quelque peu retirée de la ville. Elle semblait bien entretenue, et a voire le mouvement qu'il y avait, ce devait être une belle exploitation...

Andrew poussa sa jument pour passer du petit trop au gallot. Plus vite il arriverait sur place plus vite il saurait si il y trouverait l'hospitalité, où si il devrait continuer sa route...

Arrivant dans ce qui pourrait être la cour de la ferme, Andrew calma un peu sa monture pour ne pas risqué de renverser quelqu'un.

Il s'en fallut de pue d'ailleurs, parce qu'une porte de la maisonnette s'ouvrit, ce qui fit se cabré la jument. Andrew arriva a rester en selle, et repris le contrôle de son cheval après deux trois tour sur lui même...

Une fois l'animal calmé, il put se permettre de regarder la jeune fille qui venait de sortir...

"Une jeune fille??" pensa t'il un peu surpris... Il ne s'attendait effectivement pas à rencontrer une si jolie demoiselle dans une ferme, surtout a proximité de la capitale. Toutes les jeunes filles rêvaient de la cour, de beaux habits, de soirées au bras d'un jeune chevalier... Alors si prêt de la capitale, Andrew se serait plutôt attendu a trouver toute les jeune et jolie fille au centre de la ville et non a l'extérieur...

"Tout compte fait, je fait peut être me plaire ici..." dit il pour lui même...

Claire faillit avoir une attaque! Un cavalier arrivait dans la cour et sa monture se cabra lorsqu'elle ouvrit la porte. Tout de suite après l'incident, la jeune femme se mit à rire.

-Vous m'avez fait peur!

S'exclama-t-elle, le sourire aux lèvres et une main sur la poitrine. Reprenant son souffle, elle regarda l'homme.

-Je m'appel Claire, je peux vous aider?

Surprit pas le fait que la jeune fille se mette a rire, Andrew se rapprocha, restant toujours en selle. En arrivant à la hauteur de Claire, il le fut encore plus pas le doux regard de la jeune fille…

"Un très jolis nom qui va a ravir avec le doux visage de la personne qui le porte… Vos parents ne se sont pas trompé en vous nommant de la sorte…"

Andrew descendit d’un bon, fit une belle courbette en signe de révérence.

"Andrew, pour vous servir… Un service qui ne sera pas trop dure a assurer…"

Andrew se releva et droit devant Claire, presque les yeux dans les yeux, il dit :

"Je recherche une demeure où l’on m’offrira le couvert, et peut être même le gîte… Sauriez vous a qui je pourrait m’adresser ?? J’ai de quoi payer… De ma bourse ou de ma personne…"

Andrew observait le visage de la jeune fille, cette mèche rebelle qui se laissait allé au gré du vent, et cette nuque dégagée, s'offrant presque à qui oserait la prendre...

Claire regardait le manège de l'inconnu avec un regard amusé. Il dit s'appeler Andrew et chercher le couvert et le gîte. La jeune femme était habituée aux voyageurs et se faisait toujours un plaisir de les accueillir. Elle sourit de plus belle.

-Bien, je crois que vous êtes arrivé dans la bonne ferme mon ami. Il nous fera plaisir de vous accueillir! Par contre, il n'est pas dans nos habitudes de nous faire payer! Mais puisque vous offrez de payer de votre personne, je crois que j'aurais bien quelques petits travaux à faire ici sur la ferme...Si cela vous convient bien sûr!

Claire et ses parents avaient toujours été très hospitaliés, faisant confiance à tous, car ils disaient que c'est par la confiance qu'on obtient l'honnêteté. Claire posa les mains sur ses hanches, tout sourire, attendant la réponse d'Andrew.

Bien entendu, lorsqu’il avait parlé de payer de sa personne, Andrew y avait mit un double sens, et même si il préférait le comprendre a sa manière, la proposition de la jeune fille était tout aussi honnête, si pas plus, que la sienne… Tout dépendait de quel coté on se plaçait…

"Vous aidez a la ferme… Moui pourquoi pas… Ca me maintiendra en forme… Temps que vous ne me demandez pas de courir après vos cochons et de leur faire prendre leur bain de boue…"

Andrew tout sourire, avança d’un pas, ce qui plaçait son visage a quelque centimètre de celui de Claire, un mouvement et ils se frôleraient…

Andrew passa la main le long de l’avant bras de la jeune fille la caressant a peine et la fixant droit dans les yeux, puis il prit le sac de graine qu’elle destinait aux poules…

"A cause de moi, leur repas a quelque peu été retardé… Je vais donc réparer ce malencontreux retard pendant que vous conduirez ma jument a l’écurie… Qu’en dite vous ??"

Claire sourit à la première remarque d'Andrew mais se sentit troublée lorsqu'il s'approcha et lui toucha le bras. Elle n'avait jamais vécu la proximité d'un homme...de cette façon. Elle était adulte, plus qu'en âge de se marier, mais jamais elle n'avait envisagé qu'elle pourrait être proche d'un homme. De plus, cet étranger ignorait si elle était déja mariée. Et si elle avait eu un mari qui les regardait? Claire fut quelque peu dérangée par l'attitude de l'étranger mais comme elle était bonne, elle préféra ne rien dire. Andrew prit son sac et lui proposa un échange que la jeune femme accepta.

-Oui, j'irai reconduire votre monture dans notre écurie...J'irai ensuite avertir mes parents que nous aurons un invité pour les prochains jours. Vous pouvez commencer par ce coin de la cour, ou se trouvent les volailles...

Claire pointa un coin ou plusieurs poules se promenaient, insouciantes. Elle prit la bride de la jument et se dirigea vers la grande bâtisse de l'écurie. Une fois que l'animal fut placé dans un box et qu'elle lui eut fourni de l'avoine et de l'eau, Claire sortit de l'écurie et jeta un coup d'oeil du côté d'Andrew qui nourrissait les poules avant de se rendre dans la maison.

La maison était de taille moyenne, bien construite par Monsieur Beaudelle autrefois. Il ne faisait jamais froid dans la maison des Beaudelle. Claire en passa la porte et salua ses parents qui furent surpris de la voir revenir si tôt.

-Tu ne devais pas nourrir les poules et les canards Claire?

Dit sa mère.

-Oui, mais un voyageur est arrivé. Il a demandé le gîte et le couvert, ce que je lui ai accordé.

Le père de Claire leva un sourcil et dit:

-Hmm, un voyageur, bien, il faudra ajouter un couvert à la table ce soir, et préparer une couche. Mais ou est ce voyageur?

Claire sourit et répliqua:

-Eh bien il nourrit les poules...

Monsieur et Madame Beaudelle eurent un regard amusé et se dirigèrent vers la porte. Ils sortirent, suivis de Claire et observèrent l'homme qui, en effet, nourrissait les poulets.

- Eh bien nous le rencontrerons plus tard alors...

Dit Madame Beaudelle dans un petit rire.

Claire salua ses parents encore une fois et quitta la maison pour se diriger vers une bâtisse. Elle en resortit avec un troupeau de moutons qu'elle conduisit vers un pâturage.

Andrew était content de lui, il avait se sourire narquois, qu’il arborait souvent, des jour où il était content de lui…
La jeune femme avait été troublée par son comportement et rien que cela, ça illuminait sa journée et lui ferait oublier les tâches journalières de la ferme…

Andrew, toujours dans ses pensées, jeta quelque poignées graines sur le sol… Immédiatement, les poules arrivèrent de toute part, fonçant sur lui comme si c’était lui l’épi de maïs…
Andrew fut surprit de son contentement de lui-même par les picotements que plusieurs poules firent sur ses bottes parce qu’elle ne trouvaient plus rien a manger a terre.

Andrew les regarda du coin de l’œil, regarda son sac de graines et se décida a leur lancer encore quelques poignées, mais cette fois ci un peu plus loin que juste devant lui… Ce qui lui permit de se dégager de toutes ces poules…

C’est a se moment qu’il remarque que Claire partait vers la prairie avec un petit troupeau de mouton… Il regarda autour de lui, les poules mangeaient toujours, les pigeons étaient même venu s’incrusté au festin et quelque moineaux de même… Toutes les volailles du coin semblaient rassasiées, mais Andrew lança encore un pleine poignée de graines avant de se décider a allez avec Claire…

Claire menait le troupeau comme à son habitude dans le pâturage. Elle s'était même amusée à leur donner un nom à chacun. Elle était dans son petit monde mais en sortit pour vérifier si Andrew en avait fini avec les poules. Quand elle leva les yeux, elle sourit. Des poules et des pigeons s'en était pris à ses bottes! Elle baissa les yeux et rit un peu puis releva le regard. Cette fois, Andrew n'était plus là. Claire fronça les sourcils et parcouru une partie de la cour du regard. Mais ou était passé cet homme?

Andrew avait coupé par l’arrière de la grange pour rattraper Claire et son troupeau.
Il sortit de derrière celle-ci, un peu en avant du premier mouton et regarda la jeune fille qui le cherchait visiblement du regard…

"Avouez que je vous ai manqué… Ne dite pas le contraire, je le voit bien, vous me cherchez du regard…"

Andrew sauta au bas du petit muret sur lequel il était monté, et avança vers Claire plissant les yeux, un sourire au coin des lèvres…

Claire sursauta. Andrew était arrivé par derrière elle.

-OH! Mais ne refaites plus jamais ça! Voyons on ne fait pas une frousse pareil aux gens!

Claire lui administra une claque royale sur le bras!

- Et je ne vous cherchais pas...de cette manière...Je ne demandais seulement ou vous étiez passé parce que vous n'étiez plus avec les poules.

Claire poussa un mouton qui prenait la mauvaise direction et continua d'avancer d'un pas plus rapide.

-Nous mangerons tôt ce soir alors ne soyez pas en retard...

Claire tentait par tous les moyens de s'éloigner d'Andrew...

La jeune fille, après avoir sursauté, essaya de se reprendre et par tout les stratagème, de montrer du désintéressement pour Andrew… Mais Andrew était un homme sur de lui, qui n’avait pas peur de se prendre un râteau parce que pour lui ce n’était pas concevable…
Si une fille refusait de lui avouer ses sentiments, c’est elle qui y perdait au change, et non lui…

Andrew n’était pas un coureur de jupons a proprement parlé… Il était ce qu’il était, et ce avec tout le monde… Il était franc, sur de lui et un peu arrogant, ou plutôt un peu cynique…

"Nous mangerons tôt… Bien, mais en attendant que l’on mange, que vais je faire ?? Je vais m'ennuyer sans vous... "

La jeune fille essayait de s’éloigner d’Andrew, ça se voyait à son comportement, et Andew ne voulait pas insister… Pas tout de suite… Il ne savait pas quelles étaient les raisons de cet éloignement… Peur être Claire avait elle peur simplement des sentiments qu’il avait fait naître en elle… Ou peut être avait elle un autre amant…

Claire n'avait jamais senti la proximité d'un homme...du moins pas ce genre de proximité...Elle tentait de fuir parce que ce genre de sensation lui faisait peur. Elle ne voulait pas que ça vie change. Elle ne voulait pas devoir se marier et ensuite rester à la ferme pour y élever ses enfants. Oh, elle voulait des enfants, pour sûr, mais pastout de suite, et pas à ce prix-là.

-Je ne sais pas ce que vous allez faire, peut-être une livraison, allez demander à mon père!

cria la jeune femme du haut de la colline. Elle savait que son père devait livrer du lard à l'auberge, peut-être Andrew pouvait-il se rendre utile.

Le père de Claire entendit tout car il était sortit dans la cour. Il interpella l'étranger et lui montra une grand poche du doigt. C'était une poche de lard qui devait être livrée à Margaut Perrigeux, de l'auberge du cheval d'or. Monsieur Beaudelle comptait bien sur l'aide d'Andrew pour livrer le paquet.

Andrew regarda la jeune fille s’éloignée sur la colline. Et lorsqu’elle lui cria qu’il y avait une livraison à faire, Andrew fit la moue… Mais il changea vite d’avis lorsqu’un vieux monsieur, qui devait être le père de Claire, lui annonça qu’il devait livrer la poche de lard à l’auberge…

Allez à l’auberge, en veille, tout en se rendant utile, oui… Pourquoi pas…

Andrew discuta quelque instant avec monsieur Beaudelle et se fit indiquer le chemin le plus pratique pour se rendre à l’auberge. Puis il se dirigea vers l’écurie et sortit sa jument… Elle était toujours sellée et harnachée, ce qui facilita le travail.

Il prit son colis et se dirigea vers la ville…

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Une fois qu'Andrew eut quitté la ferme avec le sac de lard destiné à l'auberge, Claire redescendit la colline, laissant le troupeau de mouton dans un vaste enclos un peu plus haut. Elle devait elle aussi livrer quelque chose dans une ferme voisine. La jeune femme alla dans l'entrepôt, y prit un sac d'avoine et de son et les envoya par dessus son épaule. Elle fit un signe de la main à ses parents qui avait entendu le bruit dans l'entrepôt et qui s'étaient mit à la fenêtre pour vérifier.

Clair entreprit le voyage jusqu'à la ferme de David Cartier, un ancien soldat...ou peut-être l'était-il encore...Il ne parlait pas de son passé, ou à peine et Claire ne cherchait pas à en savoir plus...la plupart du temps...

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Claire arriva à la ferme de ses parents et laissa tomber le sac de maïs. Son père arriva au même moment et lui dit que leur invité n'était toujours pas de retour. Claire n'était toujours pas descendue de Soniador et décida de partir vers l'auberge sur le dos de la jument. M. Beaudelle ramassa le sac de maïs en regardant sa fille quitter la ferme sur le dos d'un cheval qu'il ne connaissait pas.

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Après avoir assuré son père que la livraison de l'auberge était bel et bien complétée, Claire avala un repas bref et se rendit dans sa chambre ou elle retira ses vêtements de travail au profit d'une robe de paysanne toute simple mais qui mettait son corps en valeur. Elle défit sa longue natte de feu et laissa ses boucles enflammées descendre jusque sur ses reins. Une fois vêtue de la sorte, elle décida d'aller monter Soniador et de se rendre sur les collines, là ou on voyait bien le château de Naraya. La jument avait l'air d'avoir besoin d'être montée régulièrement. Claire monta en selle et tout de suite l'animal sembla impatient de galoper. La jeune femme n'eut qu'à donner un seul coup de talon dans les flans de la bête pour qu'elle s'élance vers les collines. Les cheveux de Claire battaient dans le vent comme une traînée de feu brûlant, suivant le même mouvement que la crinière brillante de la jument. Une fois sur les collines, Soniador se cabra et fit un tour sur elle même, comme emportée par la chevauchée bénéfique qu'elle venait d'avoir. Claire la laissa se calmer puis la fit se retourner vers le château. À l'horizon, on pouvait voir non pas seulement le château, mais presque toute la ville de Naraya ainsi que la mer qui s'étendait plus loin. Elle savait que juste aux abord de cette mer se trouvait le village de Morclé, petit village de pêcheurs et de marchands qui accueillait les navigateurs. Parfois elle aurait aimé quitter Naraya sur un de ces magnifiques voiliers aux mats gigantesques et aux voiles blanches comme les nuages. Mais Claire savait que sa vie se passerait de façon beaucoup plus simple, dans son petit village aux abords de la capitale. Elle ignorait si un jour elle se marierait, elle l'espèrait, mais ne savait pas ce qu'était l'amour. Elle soupira longuement tout en regardant le soleil se coucher sur les terres grandioses et magnifiques de Naraya.

David arriva à pied chez la ferme des Beaudelle. Il n'avait pas eu de nouvelles de la petite Claire depuis voila un bon moment et avec ce qui s'était passé à l'auberge le dernier jour, il voulait être bien sûr qu'elle allait bien.

Il avait marché lentement pendant près d'une heure pour atteindre la ferme. Il faut dire qu'il avait pris de nombreuses pauses pour constater le calme de la forêt ainsi que pour écouter les oiseaux qui y chantaient malgré le froid.

Il arriva finalement à la ferme de Claire, ou de ses parents, probablement de ses parents et puis il constata que cette ferme était beaucoup mieux entretenu que la sienne. Il fallait dire qu'il préfèrait passer la majorité de son temps avec les chevaux que de traire les vaches. Mais bon, c'était la fatalité de la vie.

Alors, il arriva à la porte de la maison et il y donna trois coups. Il se recula de quelques pas et il attendit que quelqu'un vienne lui ouvrir la porte

Claire était occupée à recoudre un pantalon quand on cogna à la porte de la maisonnette. Elle mit de côté son travail et secoua sa jupe de la main avant de se lever et d'aller ouvrir. La jeune femme fut surprise de voir David Cartier sur le pas de sa porte.

-David! Mais quelle surprise...Entrez!

Claire s'effaça pour laisser passer l'homme. Elle referma la porte derrière lui et l'invita à s'asseoir.

-Quel bon vent vous amène chez les Beaudelle?

David entra et il s'assit sur la chaise que Claire lui indiqua. Il entendit la question de Claire et il répondit avec un léger sourire:

- Quel bon vent dites-vous? Bien, je m'inquiétais pour vous en fait, voila quelques jours que je n'ai pas de vos nouvelles. J'espèrais seulement que la petite soirée avec Andrew ne vous avait pas trop affectée

David regardait Claire qui semblait vraiment surprise de recevoir la visite de David. Après tout, c'était normal car c'était la première fois en une année que David vint chez les Beaudelle. Il tourna son regard et il remarqua qu'il avait encore sur lui l'uniforme des gardes du chateau. Il avait oublié de se changer. Il était un peu mal à l'aise car il ne voulait pas afficher une image de lui de guerrier ou de tueur, ce qui était la même chose selon lui.

En tournant encore son regard, il remarqua sur la table du matériel de couture ainsi qu'une paire de pantalon qui était probablement en train de se faire coudre. Donc, Claire était en train de travailler sur des vêtements. David releva le regard pour regarder à nouveau Claire et il dit:

- Mais je vois que je vous dérange en pleine travail mademoiselle Claire, je peux repasser plus tard lorsque vous serez plus disposée

Autant David pouvait se sentir mal pour un léger détail dans la vie de tous les jours, qu'autant il pouvait etre un guerrier et un fonceur. Mais, pouvait-il trouver un juste milieu?

Claire resta debout. Elle tourna une mèche de ses cheveux de feu entre ses doigts puis la lacha.

-Vous vous inquiétiez pour moi?Nul besoin de vous en faire pour moi David. Je veux dire Monsieur Cartier...

L'uniforme impressionnait grandement la petite paysanne. Elle était flattée qu'il se soit inquiété pour elle mais elle se sentait obligée de baisser les yeux devant lui. Il était soldat de la garde royale maintenant...plus un simple voisin.

Quand il lui fit remarquer son travail de couture, elle sursauta et le repoussa du bout de ses doigt pâles et fins.

-Non, j'avais terminé...presque...voulez-vous boire quelque chose? Mon père fait un excellent vin vous savez...

Claire pointa une armoire ou il devait y avoir plusieurs cruche de vin maison. Elle était mal à l'aise mais n'avait pas oublié ce qu'il convenait de faire lorsqu'un invité se présentait. Elle tira aussi une chaise pour l'inviter à s'asseoir.

David inclina affirmativement la tête et il dit:

- Alors, si votre père fait un vin qui est excellent, c'est avec le plus grand honneur que je vais en prendre une coupe.

David regardait Claire tout en ne la regardant pas... ses yeux étaient comme vide... vide de pensée, mais tout en captant le moindre petit détail. Cela était fascinant.

Il s'assit donc à la chaise que Claire lui avait gentiment tirée et il posa sa main sur la table. Quand Claire partie à la cuisine pour aller chercher du vin, David constata le travail que Claire faisait à la couture. Il n'était pas du tout fini, à moins que la personne qui voulait ce pantalon voulait avoir une jambe sans tissu.

Claire se retourna et David lacha rapidement le pantalon pour lever la tête et il lui faire un sourire, comme pour faire les innocents. Il se mit à penser que si Claire se sentait mal à l'aise, David lui aussi également se sentait très mal. Seule différence c'est qu'il ne le laissait que très peu paraitre. Mais bon, il n'y avait rien de mal à un voisin de venir s'entretenir auprès de la santé de sa voisine. David s'éclaircit la voix et il dit:

- Alors Claire, j'espère que Soniador ne vous fait pas de difficulté? Moi qui pensait l'avoir bien domptée, je me sentirais mal de vous avoir fait un cadeau empoisonné

David regarda à l'extérieur avant de reposer son regard sur Claire qui s'affèrait à servir une coupe de vin à David. Le soleil frappait le visage de Claire, ce qui éblouissait son jolie teint de fermière bronzée. Elle avait beau travailler fort, les traits féminins du visage de Claire prenaient toujours le dessus, l'empêcher de mal paraitre en tout temps.

Claire servit le vin et prit place à la table.

-Soniador est docile...du moins avec moi. Mon père est pratiquement incapable de s'en approcher par contre!

Claire rit doucement. Elle remarqua que David faisait plus que la regarder, il la scrutait, comme s'il tentait de la lire.

-A...Alors Monsieur Cartier, il semble que votre nouvelle vie de garde personnel du Roi vous sied à merveille...Je me demande encore pourquoi vous vous trouvez dans notre trop humble demeure.

Claire était vraiment genée. Elle n'avait jamais vu David sous cet angle. Elle vit que son travail de couture avait été remué et donc l'homme savait maintenant qu'elle avait menti, que le pantalon n'était qu'à moitié terminé. Elle glissa le vêtement vers elle et le roula en boule. Une aiguille égarée lui piqua le doigt et la jeune femme lacha un petit:

"Aie!"

Elle laissa tomber le tissu et se leva, tenant son doigt de l'autre main alors qu'une petite perle de sang se formait au bout. Son visage se crispa.

-Ce que je peux être maladroite...

David inclina la tête quand Claire lui parla de Soniador. Il était content au moins de voir qu'elle se comportait en parfait monture vis-à-vis sa nouvelle maitresse. Ensuite, il écouta la question de Claire sur sa venue ici et son rôle de garde royal. David s'éclaircit la voix et il lui répondit calmement:

- Vous savez Claire, je ne suis pas un homme qui a soif de pouvoir ou bien des grades que je puisse avoir. J'ai pour façon de penser que nous avons des amis dans la vie que nous ne devons pas abandonner même si tout va bien dans nos vies. Car, quand j'ai eu besoin de vous Claire, vous étiez là pour moi, alors c'est un geste que je compte bien honorer. Et puis, bien que je sois garde royal, je demeure toujours David Cartier, un simple homme. Au diable tous ces titres.

David vit Claire prendre timidement le vêtement sur la table et il la vit se piquer. David déposa son verre rapidement qu'il avait porté à sa bouche pour se rasassier. Il vit la goutte de sang sortir du doigt de la jeune femme. David sortit un mouchoir et il se leva pour aller poser un genou à coté de Claire. Il saisit doucement le poignet de la main meurtrie et de son autre main, il épongea délicament la plaie avec le mouchoir. David releva la tête vers Claire et il lui dit:

- Vous avez de douces mains de femmes Claire, elles sont loin d'être comme celle d'un fermier ou d'un soldat. Les femmes, ne sont-elles pas les créatures les plus délicates et fragiles que Dieu a mises sur la terre? C'est pour cela que nous devons vous honorer.

David baissa le regard pour se concentrer à nouveau sur la plaie et voir si le sang coulait encore