Les appartements de Myranda de Cassentel

Poliment, Nestor, l'intendant du château, frappa à la porte de mademoiselle Myranda. Se doutant que la demoiselle serait probablement occupé à se changer, se rechanger et, finalement, se re-rechanger, il n'attendit pas qu'elle vit ouvrir et parla assez fort pour être entendu à travers la porte.

- Mademoiselle Myranda? Le repas sera bientôt servi. Voulez-vous prévenir vous-mêmes votre père, qui est dans sa bibliothèque, ou préférez-vous que je m'en charge moi-même?

Nestor avait entendu parler de cette querelle qui s'était déroulée plus tôt entre le Comte et son fils. Dans les circonstances, l'intendant préférait ne pas déranger les deux principaux protagonistes en paix. Dans le cas présent, une touche féminine serait probablement plus efficace... et, Dieu en est témoin, de la féminité, mademoiselle Myranda en avait à revendre...

Myranda tourna la tête vers la porte au son de la voix de Nestor, faisant tinter légèrement les cristaux jaunâtres de ses boucles d'oreilles. Ces dernières étaient un cadeau que son père avait ramené d'une île étrangère lors de l'un de ses voyages. Elle attendit avant de répondre, réfléchissant à ce qui serait le mieux. Elle regrettait d'avoir eu cette réaction colérique devant son père et décida que le mieux était qu'elle se rende elle-même auprès de son père. Elle se leva et alla ouvrir la porte, faisant face à cet homme dont elle connaissait le visage depuis son plus jeune âge.

-J'irai moi-même...Merci Nestor.

Fit-elle simplement avant de baisser la tête et de passer à côté du fidel serviteur de son père. Elle prit la direction de la bibliothèque d'un pas presque solenel.

Après le repas, Richard de Cassentel avait marché lentement jusqu'à sa bibliothèque, et s'était servi un verre de porto. Le Comte buvait avec modération, bien qu'il aima le goût de l'alcool, mais ce soir, il avait besoin de quelque chose d'un peu plus fort que du simple vin rouge. S'avançant doucement dans le corridor, sa coupe à la main, le Comte réfléchissait. Lucidement, il réalisait pleinement jusqu'à quel point il avait laissé sa vie déraper. Un tel constat n'était pas extraordinaire : il revenait régulièrement, et Richard de Cassentel avait appris à l'accepter. Mais il avait toujours cru qu'il était le seul qui en fut affecté. Il savait que ses enfants n'étaient pas parfaits, mais depuis son retour de voyage, ce qui passait auparavant inaperçu le happait de plein front. Le sentiment d'impuissance était douloureux. Et si, en tant que père, il n'avait été, finalement, qu'un terrible échec?

"Mon fils met consciemment sa soeur en danger sans éprouver de remord de conscience. Ma fille, elle, traîne dans les auberges et joue les séductrices à temps plein. Ai-je été si mauvais?"

Il savait qu'il était probablement en train de pousser la généralisation un peu loin. Néanmoins, Richard de Cassentel se sentait déprimé et impuissant, et cela contribuait à amplifier, de façon justifiée ou non, ses nouvelles perceptions. Pendant quelques instants, il demeura immobile devant la porte de Myranda, se demandant si, à travers la cloison, elle l'avait entendu approcher. Il n'avait pas particulièrement cherché à être silencieux, et son pas était différent de celui de son fils. Elle trouverait probablement étrange cette pause, mais pour Richard de Cassentel, elle était nécessaire. Qu'allait-il lui dire, au juste? Qu'est-ce qui le poussait à venir la voir?

Poussant un léger soupir de résignation, il cogna à la porte, trois coups rapprochés.

- Myranda? Je peux entrer?

Myranda faisait dos à la porte, mais la regardait du coin de l'oeil alors que les pas cessèrent devant elle. La pause dura un moment, Myranda restait sur ses gardes. Finalement, la voix lasse et préoccupée de son père se fit entendre.

Citation :

- Myranda? Je peux entrer?

La jeune femme retourna son regard au feu rougeoyant et soupira doucement. Elle ignorait ce qu'elle allait bien pouvoir lui dire, cela faisait des années qu'ils n'avaient rien à se dire à part quelques bons mots et quelques banalités. Bien sûr il allait être question de son comportement, mais elle n'avait pas envie d'en parler, surtout pas à son père, elle le décevrait trop...

Elle se dirigea vers une petite table ou trônait une bouteille de crystal emplie d'un nectar alcoolisé et en versa dans la coupe déposée juste à côté. Elle se saisit du verre et soupira:

-Oui...entre...

Intimidé, il poussa doucement la porte de la chambre de Myranda et resta planter devant elle, pendant quelques instants, un sourire un peu forcé accroché au visage, ne sachant trop quoi faire. Il se sentait tellement maladroit en présence de ses enfants... Afin de reprendre contenance, il observa la pièce, admirant la décoration et notant au passage la présence d'une coupe d'alcool dans la main de sa fille. Portant lui-même son verre de porto, il ne pouvait guère se permettre un commentaire... et n'aurait probablement pas osé le faire de toute façon.

Finalement, il se décida à entrer.

- J'espère que je ne te dérange pas. C'est bien, comment tu as décoré...

S'asseyant sur le bout du lit, il était conscient de réciter des banalités. Simplement, il ne savait pas par où commencer. Il n'avait pas envi de discuter des évènements de la soirée. Il acceptait les faits, et les expliquait par sa propre incompétence. Simplement, pour une rare fois, il se remettait en question plutôt que d'accepter tout avec défaitisme, et il avait besoin de réponses.

- Je...

Il baissa la tête, ne sachant vraiment pas comment formuler la question. Finalement, pourquoi ne pas aller droit au but?

- Ai-je été un bon père?

Environ vingt ans de fatalisme muet et, à sa façon, courageux, pour en arriver à une petite question dont la réponse signifiait, à ses yeux, tout ce qui lui restait...

Pour un observateur indépendant, la scène était probablement classique : deux personnes proches, mais néanmoins tellement éloignées à cause d'histoires que chacun tenait à garder pour soi. Pendant un bref instant, Richard de Cassentel se sentit profondément ridicule, à douter ainsi. Mais l'abattement revint tout de même.

"Ai-je vraiment été présent? Ou bien n'était-ce pas plutôt un épouvantail sans âme qui éleva Théodoric et Myranda?"

Il se demanda soudain ce qu'il faisait là. N'avait-il pas été, au fond, un peu naïf de croire qu'il pourrait vraiment parler avec Myranda? Non pas qu'il ne fit pas confiance à sa fille. Simplement... ça n'était pas la bonne personne. Elle ressemblait pourtant tellement à sa mère... D'une voix presque rêveuse, il reprit parole.

- Ta mère était une femme à la fois douce, à la fois farouche et entêtée. Tu lui ressembles terriblement... Que la vie cloîtrée au château ne t'intéresse guère ne me surprend donc pas outre mesure. Tu n'es pas différente de ce à quoi je m'attendais, Myranda. Tu es ma petite fille, et tu le seras toujours, et je serai toujours affreusement fier de toi... et affreusement inquiet pour toi.

Il n'avait pas imaginé pouvoir parler avec tant de chaleur, un jour. Mais ce soir, c'était nécessaire.

- Je ne t'empêcherai jamais de faire ce que tu veux faire. Mais s'il te plaît, sois prudente. Il y a certaines épreuves auxquelles je ne puis de nouveau faire face...

Sur ces mots, il se releva et s'éloigna vers la porte. Une bonne nuit de sommeil lui ferait, vraisemblablement, un bien énorme...

Après avoir raccompagné le boulet du Béarn, Théodoric avait hésité...

y aller ou ne pas y aller ?

Bon, il faudra bien que nous nous expliquions un jour ! Que diable, si la perspective d'un moment passé en compagnie de ma soeur, ma si ... tout homme sensé rêverait de passer un ...
oh mon dieu, pourquoi faut-il que tu m'imposes cela ?

Théodoric n'était pas croyant, loin de là, ces histoires de déesses et de dieux le laissaient de marbre en général... la notion de destin par contre le tracassait. Pourquoi cette situation insoluble ? Pourquoi ce désir trop partagé, pourquoi ...

Il se dirigeait vers les appartements de sa soeur quand il entendit qu'elle était déjà en conversation... Ah, le Comte... il ne voulait pas se retrouver en situation de trio familial. Non, c'est Myranda qu'il voulait voir, c'est ce corsag... NON

Quoi qu'il en soit il décida d'attendre la fin de la visite de papa à sa gentille fille... dans un fond de couloir ou voir sans être vu n'était pas vraiement problèmatqiue, il vit donc son père sortir , peu en forme, comme abbatu des appartements de sa soeur.

Il hésita encore, mais peu de temps. Trouvant au fond de son coeur un peu de courage, il entra, en frappant doucement au chambranle de la porte...

- Myranda...

Dieu, pourquoi était-elle si belle ?

[va mal finir c't'histoire, j'vous l'dit moi ]



Il la regarda passer, troublé, perturbé par la vision de celle en qui il voyait son presque double.
Quand elle poussa le loquet il faillit hurler un "non" mais à son grand damn, que je sois mille et mille fois damné ne dit rien, ses yeux suppliaient, mais il ne savait si sa supplique était non ou vérouille la porte ma toute belle.

Quand la main de Myranda toucha sa joue ce fut comme une brulure, de désir, de haine, d'amour... il ne put que gémir mais ne ne la repoussa pas.

Quand elle pris sa main, le posant sur son sein, il sentait le coouer de la belle palpiter, le sien semblait accordé sur celui de sa soeur.


- Moi aussi tout belle je souffre affreusement, moi aussi je me consume mais que faire ma soeur, moi aimée, mon double ?

Si proche d'elle il était dévoré, n'avait pas laa moindre chance, il la sentait offerte...

Il la serra dans ses bras... collant son corps au sien, sa main serrant presqu trop fort la lourde chevelure de Myranda... ses lèvres se posèrent délicatement sur la nuque de sa soeur. IL se sentait ivre , alors qu'il n'avait pris que deux coupes de vin de Naraya, si subtil, si délicat qu'il ne pouvait s'agir de la cause de son ivresse...

(HRP: Oui, c'est tragique, c'est sûr que ça va mal finir...Mais bon on suit le plan hin lol)


Le contact des lèvres de Théodoric sur son cou lui coupa presque les jambes. Ils ne s'étaient jamais permis ce genre de chose, et pourtant, ce simple baiser agissait comme le remède à une étrange et combien douloureuse maladie, administré après des années de souffrance. Les yeux fermés, Myranda se laissa bercée par la douceur de cet instant qui resterait à jamais gravé dans sa mémoire.

Un instant de lucidité permis à Myranda de réfléchir à la vitesse de l'éclair. Si elle partait avec lui, peut-être auraient-ils la chance de vivre un peu de cet amour qu'ils se portaient depuis des lunes. Seuls dans leur campement, peut-être pourraient-ils au moins se sentir moins coupable. Mais c'était dangereux, à plusieurs niveaux. Myranda allait devoir cotoyer l'ennemi fréquemment...Et elle serait en permanence avec son frère...

Elle ne prit pas de décision, préférant s'en remettre à Théo. Elle releva la tête, fixant les yeux de son frère. Ils étaient tous deux grisés, mais pour une fois l'alcool n'avait rien à y voir. Elle s'approcha doucement, ferma les yeux, et commis l'irréparable. Ses lèvres étaient maintenant collées à celles de son frère, brûlantes, gourmandes. À cet instant, elle sut. Son amour pour lui était fort, véritable, indesctructible. Il était désormais seul maître de la suite. S'il la voulait avec lui, elle le suivrait, s'il préférait qu'elle reste au château à l'attendre, elle le ferait.

Les yeux de Myranda restèrent fermés pendant un instant, même après que leurs lèvres se soient quittées. Son souffle était rapide et elle tremblait. Elle finit par se resaisir et fixer son regard sur son frère qui semblait perdu, troublé. Elle ne savait pas quoi répondre, elle ignorait aussi ce qu'ils pouvaient bien faire.

- Oh Théo...

Fit-elle d'un ton plaintif.

- Je ne sais pas...Ce que je sais, c'est que chaque fois que tu pars chez tes petites jouvencelles, je deviens jalouse au point d'en devenir enragée. J'entend des choses Théo, surtout à propos de cette Margault à l'auberge...pourquoi crois-tu que je passe tout ce temps dans cet endroit peu recommendable?...

Myranda se laissait emporter par cette passion si soigneusement enfouie depuis longtemps.

- Si seulement...si seulement nous n'étions pas frère et soeur...mais je me demande comment ça serait entre nous si nous n'étions pas de la même famille...en étant pas interdite, peut-être n'aurais-je pas le moindre intérêt pour toi...

Myranda se dirigea vers la table basse ou trônait fièrement la bouteille de crystal et s'y appuya avant de se saisir du précieux contenant et de boire une longue rasade du nectar. Elle était démunie devant cette situation si problématique. Elle qui autrement était si droite, si fière, en contrôle total de tous les aspects de sa vie...

- Je ne désire que toi depuis si longtemps! Seras-tu étonné si je te dis que je ne me suis jamais donnée à aucun homme? Contrairement à toi, je suis incapable de me trouver dans les bras d'un autre...

Elle posa la bouteille et retourna auprès de Théodoric, se pressant contre lui. Elle l'embrassa de nouveau, d'un air de défi, puis le regarda, toujours collée à lui.

- La seule raison qui m'empêche de te demander de fuir avec moi, c'est cette ambition que tu as, cette flamme qui anime ton regard et qui te pousse à faire affaire avec des gens comme le Prince Olrik...Je sais ce que tu peux faire avec un petit coup de pouce haut placé et je sais que tu ne vis que pour ça! Tout ce que je peux faire, c'est t'épauler, te suivre dans cette démarche de chaque instant. Si je ne le faisais pas je te perdrais sans doute au profit de toutes les petites garces que tu croises dans tes déplacements. Je ne considère pas que ce genre de mission me convient, mais je surveille mes intérêt...tu me rend louve Théo...

Alors qu'elle déballait son sac, elle songeait aussi à un moyen de se sortir de ce gouffre sans fond qui la torturait et lui faisait embrasser la bouteille un peu trop souvent. Qu'allait répondre Théo maintenant? Allait-il fuir de nouveau? La laisser seule dans sa tourmente une fois de plus?

Myranda sourit à travers ses larmes. Enfin il s'était ouvert lui aussi! Elle l'écouta lui expliquer son comportement, lui dire à quel point il y avait aussi beaucoup réfléchit. Pour la première fois, elle le sentit dans le même bateau qu'elle. Elle fut encore plus persuadée qu'ils étaient fait l'un pour l'autre. Elle posa la main sur sa joue, lui souriant, pleurant enfin tout ce qu'elle avait longuement gardé en elle. Son expression était si fermé, dure, en temps normal, maintenant elle souriait, elle était belle d'une autre façon.

- Oh...mon Théo...mon amour...

Murmura-t-elle, incapable de dire autre chose. Cette instant était beau, doux, plein de vérité...Toutefois il ne règlait rien. Après s'être sentie bercée par l'amour, Myranda retrouvait le poid de la triste réalité. Ils s'aimaient, mais ils n'en avaient pas le droit. La situation ne changerait pas, ils n'avaient aucune solution...Elle tenta de l'oublier pour un court moment, un seul moment passé dans les bras de Théo. Elle le regarda, repoussant une mèche de ses cheveux.

- Ce soir je suis là, dans tes bras...et je ne me sens pas coupable...pas le moins du monde...car je t'aime.

Elle lui sourit de nouveau.

-Laisse moi me blottir une dernière fois avant que tu me quitte...laisse moi jouer la comédie, juste pour cette fois, faire comme si nous pouvions...

Myranda posa ses lèvres une ultime fois sur celles de Théo, profitant de cette chance qui ne reviendrait pas. Elle était satisfaite de leur conversation et cela lui permettrait sans doute d'endurer son mal encore quelques temps. De savoir qu'il se rendait auprès d'autres femmes pour éviter le mariage la sécurisa.

"dieux que je t'aime!"

Pensa-t-elle alors qu'elle se laissait glisser dans la douceur de la proximité.

Théodoric était heureux qu'enfin tous les doutes sur leurs sentiments soient éclaircis... Cette conversation était indispenseble, salutaire pour lui comme pour sa soeur adorée.

Il pris un plaisir infini à échanger avec sa bien aimée, son amour de toujours, un baiser, un baiser qui scellait leur accord, leur mise au point.

- Nous ne sommes pas coupables, le désir et l'amour sont plus forts que nous... Viens contre moi, réchauffe moi ... Ensemble nous sommes forts, unis... considère moi comme tien, je suis à toi, rien ne nous séparera mon aimée, ma soeur.


Ce n'était pas un caprice du beau Théo, il le sentait, il le savait depuis des années ... Il n'aimerais jamais d'autte que cette uinique, quelques en soient les conséquences et malheur à qui oserait s'y opposer.

Il la laissa néanmmoins ne voulant pour le moment commettre l'irréparable mais y était prêt s'il le fallait.

- Nous partirons demain ensemble, Hache doit nous attendre. Olrik teint à ce que cette mission prouve qu'il est digne du pouvoir, je ne peux et veux le décevoir. Je ne peux te laisser non plus, ma douce, et s'il ya danger, nous le partagerons, il ne t'arrivera rien sans que j'intervienne... si par malheur nous y restons, ce sera ensemble !

Le romantisme de la situation le ravissait... c'était une issue possible à cet amour particulièrement impossible.
Il l'aimait à en mourir s'il le fallait.

Myranda se resaisit. Il fallait mettre les préparatifs du voyage en place.

-Tu as raison...Je vais préparer quelques affaires. J'aimerais que nous partions à l'aube, je ne veux pas que nous croisions père...

La belle se recula d'un pas, quittant avec regret les bras chauds de son frère. Elle était inquiète, ingorant encore ce qu'elle allait devoir faire précisément. Une chose était sûre, c'était dangereux, mais sachant Théo avec elle, elle se sentait un peu rassurée.